Le saviez-vous ? Redoutable prédateur, le moustique est sans conteste l’animal le plus dangereux au monde, bien loin devant le grand requin blanc, l’anaconda, ou encore le crocodile du Nil. Vecteur de maladies mortelles comme la dengue, le chikungunya, la malaria, ou encore le virus Zika, cet insecte des plus nuisibles est en effet responsable de la mort de entre 750,000 et 1 million de personnes par an. Et même lorsqu’il est « sain », il reste un petit être absolument indésirable, qu’il convient de chasser de chez soi à tout prix, voire d’écraser sans pitié dans la paume de votre main. Le moustique est en effet capable de transformer une agréable soirée d’été à l’extérieur, en famille ou entre amis, en véritable cauchemar.
La meilleure façon de se débarrasser de ces indésirables reste toutefois de mieux connaître leur vie et leurs habitudes de ponte. Alors, quelle est l’espérance de vie d’un moustique ? Quelles sont les espèces les plus résistantes ? Et quels sont les différents stades de la vie d’un moustique ? Nous vous disons tout sur un fléau qui a encore de beaux jours devant lui…
Quelle est l’espérance de vie du moustique ?
Avec plus de 3,500 espèces de moustiques dans le monde, difficile de faire de grandes généralités. L’espérance de vie de ce nuisible varie en effet radicalement d’une espèce à l’autre. D’autres éléments, comme les conditions extérieures, entrent également en ligne de compte pour déterminer la durée de vie moyenne de l’animal. Chez les espèces les plus connues, comme Aedes (moustique tigre) ou Culex (moustique commun), l’espérance de vie dans nos régions occidentales oscille entre 2 semaines et 1 mois et demi. Ils apparaissent généralement après des pluies abondantes ou des inondations, et se contentent d’éclore, de couver, et de nourrir leurs larves avant de mourir. Toutefois, d’autres espèces de moustiques sont également capables de survivre de 5 à 6 mois, lorsqu’elles sont bien dissimulées, à l’abri, dans un garage, une cave, ou un grenier.
Quelles sont les différentes étapes de la vie d’un moustique ?
Lorsque l’on parle d’espérance de vie du moustique, il est nécessaire d’étudier ses différents cycles de développement. Le moustique passe en effet par quatre phases au cours de sa vie : l’œuf, la larve, la nymphe, et le moustique adulte.
L’œuf
Les moustiques femelles ont l’habitude de pondre leurs œufs – elles peuvent parfois en déposer jusqu’à 400 – à la surface des eaux stagnantes, ceux-ci ayant besoin d’eau pour se développer. Les endroits comme les marais, les récupérateurs d’eau de pluie (sans couvercle), les piscines non-couvertes, ou les bassins de jardin font donc partie des lieux de prédilection pour la dépose des œufs de futurs moustiques.
La larve
Lorsque les températures remontent, au printemps ou à l’approche de l’été, les œufs se trouvent dans des conditions idéales pour éclore. Se produit alors la deuxième phase de développement du moustique : la larve, une créature minuscule de forme cylindrique, qui se déplace par saccades pour récupérer les phytoplanctons et algues microscopiques dont elle se nourrit. À la manière de la baleine ou du dauphin, la larve de moustique a besoin de remonter régulièrement à la surface de l’eau pour respirer.
La nymphe (pupe)
Conditionné par le milieu extérieur, le stade larvaire peut durer de six jours à trois semaines. Après cela, le moustique rentre donc dans son troisième cycle de développement : l’état de pupe, soit l’équivalent de la nymphe ou de la chrysalide. Cette étape dure entre 1 et 7 jours, en fonction de l’espèce et des conditions de vie dans le milieu (température de l’eau et climat notamment). À l’état de nymphe, le moustique vit dans l’eau et respire à la surface, mais ne se nourrit pas ; elle développe son corps de moustique adulte en puisant dans les réserves emmagasinées à l’état larvaire.
Le moustique adulte
Lorsque le moustique adulte sort de son cocon, il reste quelques minutes à la surface de l’eau, le temps que ses ailes sèchent complètement. Il ne lui faut qu’une heure, à peine, pour commencer à voler et se mettre à la recherche d’un hôte (fleur, animal, humain) pour faire le plein non seulement du nectar dont ils ont besoin pour se nourrir, mais aussi – dans le cas des femelles – de sang pour compléter la maturation de leurs œufs.
Y-a-t’il une différence d’espérance de vie entre le moustique mâle et le moustique femelle ?
Chez le moustique, les véritables suceuses de sang sont les femelles ; équipées d’une longue trompe (appelée proboscis) capable de percer la peau, elles se nourrissent en effet de sang humain ou animal pour porter leurs œufs à maturation (grâce aux protéines et nutriments qu’il contient). Les moustiques femelles se mettent donc en quête de sang toutes les deux à trois nuits après avoir été fécondées. Les mâles, de leur côté, ont une trompe mais ne s’en servent que pour se nourrir du nectar des plantes. Après la fécondation, ils meurent. On estime donc que l’espérance de vie du moustique mâle est de 6 jours à 1 mois selon les espèces, alors que l’espérance de vie du moustique femelle se trouve plutôt entre 15 jours et 2 mois.
Dans tous les cas, la saison de prédilection du moustique (mâle comme femelle) reste le printemps et l’été. Si certaines espèces sont capables de passer en mode « hibernation », beaucoup ont du mal à survivre au froid et aux conditions de vie difficiles de l’hiver. Certaines femelles peuvent ainsi profiter de l’été pour développer leurs œufs (à base de sang), puis atteindre un état de léthargie pendant les quelques mois d’hiver avant de pondre leurs œufs au printemps. Pour mettre toutes les chances de votre côté, évitez donc de laisser des eaux croupir dans votre jardin (gouttières, récupérateurs d’eau, piscines, …). Entourez-vous également de plantes anti-moustique, comme la lavande, la menthe poivrée, ou encore le romarin.
