Pourquoi les ânes ont une croix sur le dos ?

Avez-vous déjà remarqué que certains ânes ont une croix tracée sur le dos ? D’où vient ce curieux motif et quelles sont les légendes qui y sont associées ? Découvrez tout ce qu’il faut savoir sur la « croix de Saint-André » que l’on peut apercevoir sur le dos d’une certaine race d’ânes.

Quelle race d’âne a une croix sur le dos ?

L’âne de Provence est, comme son nom l’indique, une race d’âne originaire de la région Provence, dans le Sud de la France, bien que certains experts aient révélé qu’une partie de ses origines peut être reliée à l’Afrique du Nord. Cet âne est facilement reconnaissable parmi toutes les autres races puisqu’il présente sur le dos une croix couramment appelée « croix de Saint-André ». Les autres traits physiques de cet âne incluent une petite taille, une corpulence plutôt robuste avec une ossature forte ainsi qu’une robe grise uniforme, qui peut varier du gris clair au gris foncé. Les yeux de l’âne de Provence sont entourés d’un premier cercle noir, puis d’un second cercle blanc, plus large. Souvent, le pelage situé au niveau du front, autour des yeux et à la base des oreilles tire légèrement sur le roux.

Aussi appelée « croix de Palestine », la « croix de Saint-André » s’étale sur le dos. Elle est constituée de poils plus foncés, généralement noirs. Elle est formée par deux raies de poils noirs : la raie de mulet, aussi appelée bande dorsale et la raie scapulaire. La raie de mulet traverse le dos, le coupant en deux à son milieu. Elle commence entre les oreilles et coure jusqu’à la croupe. La raie scapulaire est perpendiculaire à la raie de mulet. Elle court d’une épaule à une autre de l’âne.

Dans l’histoire, l’âne de Provence est connu comme le compagnon des bergers transhumant avec leurs troupeaux de moutons entre la Basse Provence et la Haute Provence. Choisis pour leur robustesse, les ânes étaient chargés de transporter de lourdes charges tout au long du chemin, comprenant le matériel des bergers, leur nourriture pour le voyage mais aussi les jeunes agneaux qui naissaient en chemin et n’étaient pas encore capables de se déplacer seuls. Grâce à sa robustesse, l’âne de Provence pouvait assurer le transport de ces charges même sur des terrains accidentés.
Aujourd’hui, l’âne de Provence est toujours utilisé en attelage et en randonnée, où sa robustesse est un atout important.

Quelles sont les légendes entourant la « croix de Saint-André » ?

Au sein du christianisme, plusieurs croyances sont associées à la croix que portent les ânes de Provence sur leur dos. Une première légende raconte que la Vierge Marie, mère de Jésus, s’enfuit d’Egypte à dos d’âne. Pour le remercier au terme du voyage, elle bénit l’animal en dessinant une croix sur son dos. Ainsi marquée de la croix, symbole de Jésus, l’âne serait protégé du Diable qui ne peut ni monter sur son dos, ni prendre sa forme lorsqu’il se présente aux êtres humains.
Une autre légende raconte que ce fut un âne qui porta Jésus jusqu’à Jérusalem. Lorsqu’il fut forcé de porter sa propre croix jusqu’au lieu de sa crucifixion, Jésus était accompagné par le même fidèle animal. Celui-ci lui aurait proposé de l’aider à porter la croix mais Jésus aurait refusé. L’âne l’aurait alors escorté jusqu’au lieu de la crucifixion et aurait attendu à ses côtés jusqu’à sa mort. En tournant le dos à Jésus pour repartir, l’âne aurait imprimé sur son dos l’ombre de la croix.
Une autre version légèrement différente dit que c’est Dieu qui aurait béni l’âne et aurait tracé une croix sur son dos, pour le remercier d’avoir aidé Jésus et de lui avoir proposé de porter sa croix.

Quelle est la véritable explication de la « croix de Saint-André » ?

La véritable explication de cette croix est en fait beaucoup plus simple. Il s’agit d’un héritage génétique. La « croix de Saint-André » est en effet un trait de caractéristique transmis de génération en génération, comme certains êtres humains pourraient se transmettre une couleur de cheveux, par exemple. Tous les ânes de Provence naissent avec cette croix sur le dos. Si vous apercevez un jour un ânon appartenant à cette race, vous pourrez déjà voir sur son dos la « croix de Saint-André ».